
Vivre ensemble - Texte et performance : Mme Mariem MEMNI
Le Vivre Ensemble : Héritage et Avenir
Le vivre ensemble n’est pas une simple cohabitation, mais un art de bâtir des ponts, comme l’ont fait nos ancêtres bien avant nous. Fille de Carthage, fils du Jasmin, chacun porte en lui l’héritage d’une civilisation qui a toujours su transformer la mer en lien, et non en frontière.
Nous avons oublié que la Tunisie a été un carrefour de cultures, un espace où les différences ne s’opposent pas, mais s’entrelacent. Nos ruelles murmurent encore les récits des civilisations qui ont façonné notre identité : phénicienne, romaine, arabe, andalouse... Autant d’horizons qui se rejoignent dans un même parfum d’histoire et de mémoire.
Dans un monde où l’uniformité menace d’effacer les singularités, nous avons un rôle à jouer. Le vrai universel ne réside pas dans l’effacement des identités, mais dans leur harmonieuse cohabitation. Célébrer nos différences, c’est leur donner un sens.
Nous pouvons être les précurseurs d’un vivre ensemble exemplaire, une société où chacun, dans sa singularité, enrichit le collectif. Un pays qui n’oppose pas, mais unit, qui ne craint pas l’autre, mais l’accueille.
Car vivre ensemble, c’est cultiver notre mémoire, mais aussi inventer un futur où nos diversités deviennent une force, un héritage en mouvement, une identité ouverte sur le monde.
Performance de Mme Mariem MEMNI
Nos oliviers millénaires. Les AZZOUZATES !
Complainte d’un Olivier Millénaire
Je suis là, depuis mille ans.
J’ai vu défiler les saisons, les hommes, leurs rêves et leurs oublis.
Mes racines profondes s’agrippent à cette terre qui m’a nourri,
et pourtant, je manque d’eau, je manque d’attention.
Autrefois, on me respectait.
Les anciens murmuraient mes vertus,
les enfants grimpaient sur mes branches,
et les paysans récoltaient avec gratitude mon huile dorée, issue de l’histoire.
Une huile précieuse, née d’un millénaire d’attente,
empreinte de soleil, de patience et de mémoire.
Mais aujourd’hui, qui prend soin de moi ?
On me laisse seul, j'ai soif,
tandis que mon huile continue de couler,
comme un dernier souffle, un ultime cadeau.
Pourtant, je suis un témoin du temps, un monument vivant.
J’ai nourri vos ancêtres, éclairé leurs nuits,
accompagné leurs prières, leurs justices et leurs festins.
Je ne suis pas qu’un arbre, je suis un patrimoine naturel.
Alors protégez-moi, inscrivez-moi dans vos lois,
non pour moi, mais pour vous,
pour que vos enfants puissent encore goûter à la richesse d’un héritage millénaire.
Ne laissez pas mon huile devenir un simple souvenir.
Je suis l’âme immortelle de cette terre.
Écoutez-moi avant qu’il ne soit trop tard.
شكوى زيتونة عمرها ألف عام
أنا هنا من ألف سنة،
شفت الفصول تتعدّى، شفت العباد، أحلامهم و نسيانهم.
جدوري غاطسة في هالتراب اللي رباني،
و مع هذا، عطشان، منسي، ما فمّاش حد يداويني.
زمان، كانوا يحترموني،
الكبار يحكيو على بركتي،
الصغار يتسلّقوا على ساقي،
و الفلّاحين يقطفوا ثماري بكل فرحة،
يعصروا الزيت متاعي، الزيتونة الذهبية، اللي جاية من التاريخ.
زيت صافية، معجونة بالشمس، بالصبر، و بالذكريات.
أما تاو، شكون مازال يهمّو أمري ؟
خلّوني وحدي، عطشان،
و الزيت مازال يسيل،
كيف نَفَسِي الأخير، عطيّة أخيرة.
أما راني شاهد على الزمان، معلم حي،
نورت أجدادكم، سهرت لياليهم،
رافقت دعواتهم، و وقفت مع حقهم و أفراحهم.
ما رانيش شجرة برك، راني تراثكم الطبيعي.
حافظوا عليّ، حطّوني في قوانينكم،
موش على خاطري، على خاطر أولادكم،
باش ما يحرمُوش من الخير اللي عشتوه ألف عام.
ما تخليوش زيتي يولي كان ذكرى.
راني روح هالبلاد،
اسمعوني قبل ما يفوت الفوت.

Performance de Mme Mariem MEMNI
"Kol azzouza wou khrayefha"
A chaque olivier millénaire son histoire. Si Moncef BOUCHRARA
L'homme qui habitait dans un olivier millénaire.
Je fus intrigué par la porte blanche qui fermait l'accès aux racines de l'olivier.
Elle n'était pourvue d'aucune charnière. Il suffisait de la déplacer pour entrer dans l'arbre.
Une palette en bois était posée contre la partie basse de la porte. Une double interdiction en quelque sorte.
Je n'ai pas osé m'en approcher outre mesure de peur de déranger la personne qui y avait trouvé refuge. Car, manifestement, un homme avait élu domicile au coeur de cet olivier millénaire.
Les troncs éclatés étaient reliés entre eux par une fine tenture au point de fermer le coeur de l'arbre. Une serviette séchait à l'extérieur profitant d'un soleil torride. Elle tremblait parfois sous le coup d'un vent bref.
J'étais étourdi. Un sentiment d'envie ou de révolte ?


Envier une vie simple faite de besoins primaires, cloisonnée entre 5 troncs rugueux, noueux et torsadés.
Révolté par la banalité des clous plantés dans la chair d'un arbre historique, vanté par Homère dans son Odyssée.
Un olivier impassible qui a regardé passer Phla, Meninx, Girba puis Djerbah. Il n'a pas bougé de place. Il observait l'agitation des habitants successifs de l'ile.
Ses centaines d'années lui ont appris un silence de sage... Un silence presque de mort...
Il a résisté à toutes les invasions. Il a eu des rides, des bosses de vies. Il s'est tordu de douleurs multiples. Il a fini par s'ouvrir en bouquet, à la recherche de la moindre goutte d'eau.
Aujourd'hui, il reçoit en son coeur un humain égocentrique et irrespectueux.
Je vois dans la patience de cet arbre une autre, la mienne, dont j'en suis incapable...
Cet olivier millénaire est un patrimoine naturel rare dont on ne prend aucun soin et qui n'est protégé par aucune constitution.
...Et malgré tout il continue à nous offrir ses fruits qu'on presse... d'un pas pressé !
Nous n'avons le temps pour rien...
Chawki Dachraoui - 27/08/2022.
L'Agora.
A deux cents mètres de là ou je résidais, je fus émerveillé ce matin par la découverte d'une petite agora regroupant 11 sages qui devisaient en silence.
Ils étaient habillés de vert scintillant.
Leurs feuilles se touchaient, fusionnaient dans des frémissements inaudibles.
Ils étaient cernés par des murs blancs sur le côté gauche.
Des détritus de plastics volaient ça et là...
Au centre se trouvait une ouverture plus large.... Je m'y suis engagé en fermant les yeux et sans trop savoir ce que je faisais.
Au bout de quelques secondes d'immobilité et telle la cage de Faraday, une structure naturelle s'est formée imperceptiblement autour de moi. J'étais étanche aux bruits. Je ne pouvais plus sortir du coeur de ces azzouzates.
J'étais protégé par un bouclier bienveillant, rempli d'énergie positive dont les rayons partaient des 11 troncs dans un mouvement conducteur incessant de va et vient.
J'ai fait le tour discret de cette azzouza.
Pas loin de 12 mètres de circonférence ! Il doit bien avoir 2.000 ans !!!
J'ai cueilli une olive, une seule, que j'ai installé dans le creux de ma main.
J'admirais ce joyau.
Au nom de tous les miens, j'ai demandé pardon aux 11 sages en leur promettant de faire ce que je pouvais afin que - dorénavant - on les respecte.
Ils étaient un et plusieurs, en même temps.
Je me suis demandé les raisons de ce dogme, qu'il fallait planter nos oliviers à 10 m de distance l'un de l'autre.
Cette fusion est pour le moins étonnante et devrait nous inciter à des recherches plus approfondies. Ce monde est à découvrir...
J'ai appelé ce magnifique trésor L'AGORA.
Chawki Dachraoui - 27/08/2022.



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